Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mercredi 24 avril 2024

« 1874, la naissance de l'impressionnisme » de Hugues Nancy et Julien Johan

Arte diffusera le 27 avril 2024 à 20 h 50 « 1874, la naissance de l'impressionnisme », documentaire-fiction de Hugues Nancy et Julien Johan. 
« En 1874, Monet, Renoir, Degas et leurs camarades organisent leur première exposition collective en toute indépendance. Redonnant vie à ces jeunes peintres dressés contre l’académisme de leur époque, ce documentaire-fiction retrace l’avènement de la révolution impressionniste, en marge d’une exposition au musée d’Orsay. » 

Le monde d'Albert Kahn. La fin d'une époque
Picasso, Léger, Masson : Daniel-Henry Kahnweiler et ses peintres
« Une élite parisienne. Les familles de la grande bourgeoisie juive (1870-1939) » par Cyril Grange


« En 1862, Claude Monet, jeune caricaturiste converti à la peinture de paysage par Eugène Boudin, débarque à Paris pour parfaire sa formation. Dans l’atelier de Charles Gleyre, l’indocile se lie d’amitié avec Alfred Sisley, Auguste Renoir et Frédéric Bazille. »

« À une époque où le Salon officiel – qui n’expose que les œuvres adoubées par l’Académie des beaux-arts – constitue la principale voie de réussite, l’organisation du Salon des refusés, en 1863, éveille l’espoir du quatuor. Une œuvre au goût de scandale, en particulier, suscite leur admiration : Le bain (Le déjeuner sur l’herbe) d’Édouard Manet. »

« Comme eux, Camille Pissarro, Edgar Degas, Berthe Morisot ou encore Paul Cézanne tentent de tracer leur sillon entre paysages croqués en plein air et scènes réalistes de la vie moderne. »

« Tous vont être tour à tour refusés par le Salon, à l’image du provocateur Cézanne, systématiquement recalé des cimaises officielles. »

« En 1869, ils se rassemblent derrière Manet dans le groupe dit "des Batignolles", fructueux choc de tempéraments et de styles, et envisagent de monter une exposition indépendante. »

« Mais la guerre franco-prussienne, qui emporte Bazille en novembre 1870, puis la Commune de Paris stoppent leur élan. »

« Il faudra attendre le 15 avril 1874 pour que le projet voie enfin le jour. Dans les anciens studios du photographe Nadar, au 35, boulevard des Capucines, une trentaine d’artistes présentent leurs réalisations, dont un grand nombre sont aujourd’hui considérées comme des chefs-d’œuvre. Détourné par un critique dédaigneux, le titre de l’un de ces tableaux, Impression, soleil levant, de Monet, donnera finalement son nom à une révolution picturale majeure. » 

« Cent cinquante ans après cette exposition fondatrice, dont on découvre ici une fascinante reconstitution inédite en 3D, Julien Johan et Hugues Nancy remontent aux prémices de cette incroyable aventure artistique et humaine, née dans une période de grandes mutations. »

« Mêlées à de riches archives documentaires qui éclairent ce contexte historique, des scènes de fiction formidablement vivantes et élégantes, fondées sur leurs écrits, permettent d’approcher au plus près la vie et l’œuvre des "inventeurs" de l’impressionnisme. »

« De leurs ateliers aux paysages qu’ils ont si splendidement transcrits sur la toile, ces séquences les croquent dans leur jeunesse assoiffée d’indépendance, en faisant la part belle à la personnalité et aux expérimentations de chacun. »

« Une immersion dans l’une des pages les plus éblouissantes de l’histoire de l’art. »



« Il n’existe aucune photographie ni description précise de l’accrochage de 1874. En croisant le catalogue de l’exposition, des articles de presse et la correspondance des artistes, les équipes de Gedeon Experiences et Excurio ont pu reconstituer l’événement, sous la direction scientifique des commissaires Anne Robbins et Sylvie Patry. "Ce sont des hypothèses, fondées sur le dernier état des recherches", précise la première. Celles-ci ont donné lieu à une expérience immersive novatrice, "Un soir avec les impressionnistes – Paris 1874", proposée au musée d’Orsay en parallèle de l’exposition "physique". Équipés d’un casque de réalité virtuelle, les visiteurs pourront plonger dans l’effervescence des Grands Boulevards, avant de rejoindre la soirée d’inauguration de la première exposition impressionniste. Un parcours ponctué d’échappées sur les lieux qui ont marqué les débuts du mouvement, de Paris à sa banlieue et jusqu'en Normandie. »


« Co-commissaire, avec Sylvie Patry, de "Paris 1874. Inventer l’impressionnisme" au musée d’Orsay, Anne Robbins nous guide dans ce qui fut la première exposition impressionniste, reconstituée en 3D dans le documentaire et en réalité virtuelle dans une salle de l’institution parisienne. Propos recueillis par Manon Dampierre.
 
La frénésie des Grands Boulevards
"L’exposition se tient au 35, boulevard des Capucines, dans le quartier de l’Opéra, sorti de terre dans les vingt années précédentes, avec la politique d’urbanisation du baron Haussmann sous Napoléon III. Aux travaux de modernisation, qui ne sont pas terminés, se superposent ceux de la reconstruction, Paris ayant été fortement endommagé par la guerre de 1870. On vient ici pour se divertir et acheter : le quartier abrite des salles de spectacle, mais aussi des commerces haut de gamme. Enfin, c’est le secteur des banques, donc de l’argent. Les futurs impressionnistes vont ajuster les horaires en conséquence : l’exposition ouvre également ses portes en nocturne pour capter cette clientèle potentielle, occupée à ses affaires durant la journée."

Une aura de modernité
"Le lieu choisi pour l’exposition reflète sa modernité puisqu’il a toujours été associé à la photographie, un médium encore assez neuf, et en vogue à l’époque : il s’agit de l’ancien atelier de Nadar, loué pour 2 020 francs. Monet, qui aime à enjoliver la légende, dira que Nadar leur a prêté gracieusement le local parce qu’ils étaient sans le sou. Mais le bilan financier de la société anonyme organisatrice prouve le contraire ! L’espace, auquel on accède par un ascenseur, se situe aux deuxième et troisième étages du bâtiment, et répond parfaitement aux exigences des initiateurs du projet, qui veulent que leurs œuvres puissent être contemplées de la manière la plus favorable qui soit."

Un accrochage novateur
"Ils visent un confort de visite, ce que n’offrent pas le Salon – l’exposition officielle de l’époque – et ses salles gigantesques, où les tableaux sont accrochés bord à bord jusqu’au plafond, sans souci de mise en valeur. Les artistes innovent en exposant leurs productions sur deux rangs seulement, dans un cadre feutré et bourgeois, constitué notamment de salons aux murs tendus de laine brun-rouge. La facture de tapisserie représente d’ailleurs la ligne budgétaire la plus élevée du bilan financier. Dans l'accrochage, les peintures sont mêlées aux dessins, ce qui n’était pas le cas au Salon. Cela peut paraître insignifiant, mais c’est une manière différente de montrer le travail d’un artiste, en donnant à voir l’ensemble de son processus créatif."

Une succession de chefs-d’œuvre
"Les participants forment un groupe disparate, comprenant aussi quelques profils plus académiques. Sur les trente et un artistes réunis, seuls sept sont aujourd’hui considérés comme impressionnistes. D’après nos recherches, leurs œuvres étaient présentées au niveau inférieur. La première salle abrite plutôt des figures, avec des peintures de ballet de Degas et des scènes de la vie moderne de Renoir, dont Danseuse, Parisienne et La loge. Puis viennent des chefs-d’œuvre de Monet, comme Impression, soleil levant et Boulevard des Capucines, et des paysages de Sisley et Pissarro. Enfin, dans la reconstitution virtuelle que nous proposons, la troisième salle réunit les productions de Berthe Morisot et Cézanne. Le berceau, paisible instantané de la vie domestique bourgeoise capturé par la première, y côtoie Une moderne Olympia du second, une scène de maison close inspirée de Manet. Ce dont s’offusque Louis Guichard, l’ancien professeur de dessin de Berthe Morisot !
Dans cette exposition virtuelle, au niveau supérieur de l'immeuble, les sculptures d’Auguste Ottin – artiste académique, qui s'est engagé dans la Commune – ont été installées sous la verrière de l’atelier. On peut également voir des marines d’Eugène Boudin, qui joua un rôle essentiel dans la formation de Monet, et des paysages industriels d’Armand Guillaumin, peintre le plus rattachable au groupe impressionniste, qui n’a pas connu la même postérité. D’autres noms plus ou moins oubliés occupent l’étage."

Un accueil mitigé
"Cinq tableaux se sont vendus sur les près de deux cents œuvres rassemblées – quatre pendant l'exposition, un autre peu de temps après. À côté des journalistes et des soutiens des artistes, l’exposition a attiré environ 3 500 visiteurs payants en un mois, quand le Salon en accueillait près de 400 000. Économiquement, cela reste un échec, au point que la société anonyme a été mise en liquidation. En revanche, l’événement a retenu l'attention de la critique. Même les journalistes les plus hostiles ont salué la démarche de ces artistes. D’un point de vue historique, l’exposition marque le moment où l’impressionnisme est baptisé. Les critiques vont identifier, parmi les trente et un exposants, un noyau d’artistes qui peint différemment. Le mouvement est donc aussi une construction médiatique. »



« 1874, la naissance de l'impressionnisme » de Hugues Nancy et Julien Johan
 
France, 2023, 96 min
Sur Arte le 27 avril 2024 à 20 h 50
Disponible du 26/03/2024 au 25/09/2024


Robert Doisneau (1912-1994), photographe


Robert Doisneau (1912-1994) était un photographe français humaniste. « Robert Doisneau. Le révolté du merveilleux » (Robert Doisneau. Fotograf, Humanist, Freund) est un documentaire de Clémentine Deroudille (2015). La « vie (intime) et l'œuvre d'un des maîtres français de la photographie, par sa petite-fille. Un regard tendre et humaniste ». Le musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne rend hommage au célèbre photographe Robert Doisneau par l’exposition « Robert Doisneau – L’esprit de Résistance ». 


« Une lutte vaine. Une lutte perdue d'avance avec le temps qui file ». C'est souvent sans grandiloquence, avec des mots simples, que Robert Doisneau parlait de la photographie, lui qui ne se voyait ni comme un auteur ni comme un artiste ». 

Humaniste
Né à Gentilly, banlieue au sud de Paris, dans une famille bourgeoise, Robert Doisneau étudie à 15 ans comme graveur lithographe à l’Ecole Estienne dont il sort diplômé de gravure et lithographie en 1929.

Dans l’Atelier Ullmann, ce photographe publicitaire  dessine des étiquettes pharmaceutiques.

En 1931, opérateur pour le cinéaste et photographe André Vigneau (1892-1968), Robert Doisneau se passionne pour l’art.

L’année suivante, L’Excelsior publie son premier reportage photographique.

Il est recruté en 1934 au service publicité des usines Renault qui le licencient en 1939 en raison de ses nombreux retards.

Robert Doisneau s’installe alors comme photographe indépendant, et « là où il n'y a rien à voir », privilégiant les moments furtifs, les bonheurs minuscules éclairés par les rayons du soleil sur le bitume des villes. Sa rencontre peu avant le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale avec Charles Rado, fondateur de l’agence Rapho, s’avère essentielle.

Robert Doisneau met ses talents artistiques au service de la Résistance pour fabriquer de faux papiers.

En 1946, Robert Doisneau entre à l’agence Rapho pour laquelle il couvre des événements en France, en Union soviétique, aux Etats-Unis, etc. Ses reportages illustrent les pages de Life, Paris-Match, Réalités, Point de Vue, Regards, Vogue...

Membre du groupe des XV créé en 1946 avec notamment Willy Ronis et Jean Séeberger, Robert Doisneau contribue à promouvoir la photographie comme le huitième art, en particulier en organisant des Salons annuels dans des galeries.

Distingué par de nombreux Prix – Prix Kodak en 1947, Prix Niepce en 1956 -, Robert Doisneau est honoré par des expositions dans des musées prestigieux et par des festivals (Rencontres d’Arles).

Cet « infatigable arpenteur des bitumes banlieusards, disparu en 1994, fut en tout point remarquable par la modestie d'une démarche circonscrite aux petites gens et aux scènes du quotidien. Grâce à ce (faux) naturalisme, qu'il teinta de merveilleux, il toucha ainsi à l'universel pour figurer au panthéon de la photographie humaniste, parmi ses congénères Édouard Boubat, Willy Ronis ou Henri Cartier-Bresson », Izis et Emile Savitry. Ce courant artistique s’intéresse à l’être humain saisi dans sa vie quotidienne, dans son environnement familial ou professionnel. Né en 1930, il a connu son apogée de la Libération au début des années 1960, et immortalisé le peuple de Paris, les artisans de ses faubourgs, les enfants de sa butte Montmartre, les bistrots enfumés. 

« Toute ma vie je me suis amusé, je me suis fabriqué mon petit théâtre », a observé Robert Doisneau.

Parmi ses œuvres photographiques, le célèbre Baiser de l’Hôtel de Ville et ses portraits des métiers du quartier des Halles, à Paris. Paradoxalement, ce photographe adulé qui a tant œuvré pour préserver son œuvre risque de voir ce patrimoine artistique, ces documents exceptionnels sur Paris, détruit par la jurisprudence française qui exclut du droit de la propriété artistique les œuvres de l’esprit auxquelles « le gouvernement des juges » spoliateur nie l’originalité. Et ce, en violation de la loi qui protège les œuvres de l’esprit dès leur création.

« Quand il meurt en avril 1994, il laisse derrière lui quelques 450 000 négatifs qui racontent son époque avec un amusement tendre et bienveillant qui ne doit toutefois pas masquer la profondeur de la réflexion, la réelle insolence face au pouvoir et à l'autorité et l'irréductible esprit d'indépendance ».

« Réalisé par sa petite-fille Clémentine Deroudille, Le révolté du merveilleux affine le portrait de celui qui a tant façonné l'imagerie nationale : son Baiser de l'hôtel de ville, aussi célèbre que la tour Eiffel ? Au fil de photographies inédites, d'archives vidéo, ainsi que d'entretiens avec ses amis et complices de toujours, de Daniel Pennac à Sabine Azéma, on surprend un Doisneau intime, « curieux, désobéissant et patient comme un pêcheur à la ligne », comme il se définissait lui-même ». 

Le « film retrace le parcours de cet ancien photographe officiel des usines Renault, mais dévoile surtout certaines facettes méconnues de son travail (l'amour de la couleur, ses reportages à l'étranger) ou de sa personnalité, comme la peur de la foule. Un regard affectueux et très documenté sur ce pourvoyeur de bonheur pour tous ».

Dans le cadre de la 18e édition du Mois du film documentaire, ce film a été projeté le 25 novembre 2017 à 20 h au Pôle Culturel La Lanterne à Rambouillet.

Révolution russe
Dans le cadre d'ARTE Reportage, la chaîne publique franco-allemande diffuse sur son site Internet "Russie : la Révolution Russe vue par Doisneau" (Russland: Mit den Augen von Doisneau) par Vladimir Vasak. "À l’époque notre confrère avait été envoyé en URSS par La Vie Ouvrière, le journal du syndicat CGT, alors lié au Parti Communiste Français, lui-même très favorable au régime soviétique. Quant au photographe, son nom est connu dans le monde entier puisqu’il s’agit de Robert Doisneau."

Les "années Vogue"
C'est au Doisneau photographe mondain que l'Espace Richaud a rendu hommage lors de l'exposition Doisneau, les "années Vogue". L’exposition Robert Doisneau, les années Vogue présente "un aspect méconnu du travail de reporter mondain effectué par Doisneau pour le magazine Vogue, de 1949 aux années 60".

 "En 1949, Michel de Brunhoff, qui dirige le magazine, passe un contrat d’exclusivité avec Robert Doisneau pour une durée de 3 ans. Le photographe aux 450 000 négatifs couvrira l’actualité mondaine, fera quelques photos de mode et réalisera des reportages pour raconter la vie en France, accompagné d’Edmonde Charles-Roux, devenue sa rédactrice attitrée. Leur complicité est grande mais la vie de  " photographe mondain " ne convient pas à Robert Doisneau qui reprend sa liberté à l’échéance du contrat. Edmonde Charles-Roux devenue rédactrice en chef du titre, Robert Doisneau continuera pourtant à réaliser jusque dans les années 60 des prises de vues pour Vogue".

La "somptuosité des bals mondains de l’après-guerre, les prises de vues où Brigitte Bardot fait ses débuts de jeune mannequin, Picasso retouchant les photos de mode, les répétitions dans la Rotonde de l’Opéra de Paris permettent de découvrir une partie peu connue de l’oeuvre du photographe".

"À Doisneau qui écrivait « Pendant deux ans, j’étais comme le fils du jardinier invité à partager les jeux des enfants du château à condition d’apporter sur le beau monde un regard neuf et une vivacité de dénicheur », Edmonde Charles-Roux répondait qu’elle l’avait souvent vu comme un enfant devant une vitrine de Noël. En regardant ses images on découvrira qu’ils n’avaient tort ni l’un, ni l’autre…"

Cette "importante collection, jamais présentée dans son intégralité, a été revisitée pour composer l’exposition, qui s’accompagne d’un important ouvrage publié par le département " Beaux Livres " des éditions Flammarion. Ce livre est "consacré à l'ensemble du corpus photographique des travaux de Robert Doisneau pour Vogue.

Tous les samedis et dimanches, à 15 h, est projeté le documentaire Doisneau, le révolté du merveilleux
écrit et réalisé par Clémentine Deroudille, petite-fille du photographe.

Du mercredi 8 mars au vendredi 7 avril 2017, a eu lieu le concours photo " Et si Doisneau photographiait Versailles aujourd’hui ? "

Palm Springs
Le 10 octobre 2017, à 16 h 30, dans le cadre d'Invitation au voyage, Arte évoqua "Robert Doisneau à Palm Springs / La Bretagne de Vauban / Casablanca". "Immortalisé par Robert Doisneau en 1960, Palm Springs, îlot de verdure niché au creux de la vallée de Coachella, avec ses palmiers immenses et ses montagnes en toile de fond, révèle une facette inconnue du photographe". Et un page d'or des Etats-Unis après le conflit mondial.

Pour le magazine Fortune, Doisneau réalise un reportage sur l'American Dream à Palm Springs. Au sud de la Californie, cet oasis de verdure rajeunit "avec ses restaurants branchés qui attire une faune bigarrée". C'est ce que découvre Robert Doisneau après la guerre. Il réalise des clichés en couleurs acidulées, pleins d'ironie et de joie.

Pour son premier reportage hors de France, Doisneau immortalise l'Amérique en pleine croissance dont profite une bourgeoisie profitant d'un cadre idyllique dominé par le vert et le bleu. Il documente la construction de golfs sur des terres arides. "La Mecque de la petite balle blanche en plein désert". Un lieu photogénique pour le regard amusé du photographe français.

Des villas de style espagnol ou futuristes sont choisies en lieux de villégiature ensoleillée par des stars. Elizabeth Taylor louait une résidence superbe à un bijoutier.

Derrière ce côté "kitsch et superficiel d'Américains en vacances pour l'éternité" : des demeures aux larges baies vitrées, au lignes sobres.

Doisneau et la musique
« Quand nos routes se sont croisées, j’avais trouvé mon professeur de bonheur. »

La Philharmonie de Paris proposa l'exposition Doisneau et la musique. "Habillée d’une bande-son originale de Moriarty, cette exposition photo propose une joyeuse balade à travers un demi-siècle de musique dans Paris et ses banlieues, sous le regard humaniste de Robert Doisneau."

"En ethnographe de son époque, Robert Doisneau eut la curiosité d’aller partout. Muni de son inséparable appareil photo, il a sillonné Paris et sa banlieue dans tous les sens. Des bals populaires aux fanfares, en passant par les cabarets, il a croisé musiciens de jazz et vedettes de son époque. Homme de spectacle, pour qui l’image devait être mise en scène, il répondait toujours avec bonheur aux commandes de journaux pour immortaliser Georges Brassens, Juliette Gréco, Charles Aznavour, Claude François… et, bien sûr, son ami le violoncelliste Maurice Baquet."

"Loin de la nostalgie, l’exposition permet de découvrir une autre facette du photographe, plus inattendue : un homme résolument tourné vers demain, heureux d’immortaliser une nouvelle génération de musiciens dans les années 1980, comme les Rita Mitsouko ou Les Négresses vertes. Dévoiler la dimension musicale de l’imaginaire et de l’œuvre du photographe : voici l’ambition de ce parcours original, qui rassemble plus de deux cents photographies."

« Robert Doisneau – L’esprit de Résistance »
Le musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne rend hommage au célèbre photographe Robert Doisneau par l’exposition « Robert Doisneau – L’esprit de Résistance ». 

« Fruit du partenariat entre l’Association des Amis du Musée de la Résistance à Champigny-sur-Marne (AAMRN) et l’Atelier Robert Doisneau, l’exposition retrace les liens unissant le photographe à la Résistance, depuis son activité de faussaire sous l’Occupation jusqu’à sa donation en 1985 au musée. »

« Si Robert Doisneau est mondialement célébré en tant que photographe de talent, son activité de faussaire est encore méconnue. Ce dernier a pourtant réalisé des faux papiers pour la Résistance : mettant à profit ses compétences de photographe et de graveur, il a contribué à protéger de nombreuses personnes persécutées par le régime de Vichy et par l’occupant. Pendant toute la guerre, il a œuvré dans l’ombre de façon isolée. Ce n’est qu’au soir de la Libération qu’il a rencontré les travailleurs anonymes de la Résistance et qu’il a découvert par là même qu’il avait œuvré pour le réseau auquel appartenait aussi Roger Vailland. »

« Témoin de la vie sous l’Occupation et de la Libération de Paris, Robert Doisneau a contribué, par ses clichés, à former les images de la Résistance dans notre imaginaire collectif. »

« Après la Libération, il a révélé l’engagement des imprimeurs clandestins dans une série réalisée en 1944-1945 pour la revue Le Point. À l’instar de ce reportage, l’exposition rend hommage aux “petites mains” qui ont permis la diffusion des idées de la Résistance, dont Robert Doisneau a reconstitué les gestes. L’enjeu mémoriel est de taille : pour ce photographe humaniste, attaché au lien entre le sujet et son environnement, il s’agissait de témoigner du quotidien des Parisiens pendant et après cette funeste période. »

« À travers les clichés et les objets personnels de Robert Doisneau, le visiteur découvre (ou redécouvrira) les techniques de la photographie argentique. Les possibilités qu’offraient des appareils comme le Rolleiflex, avec lequel le photographe a réalisé son célèbre autoportrait en 1947, lui ont permis de faire des reportages saisissants de vérité. »

« Enfin, l’exposition met en lumière la contribution de Robert Doisneau à la reconnaissance de la photographie comme pratique professionnelle mais aussi artistique aux côtés des photographes du courant dit “humaniste”. S’il a dû, toute sa carrière durant, répondre à des impératifs de commande, il a toutefois pu réaliser des clichés plus personnels, au gré de ses pérégrinations dans les rues parisiennes, circulant obstinément “là où il n’y a rien à voir”, accumulant les images qui feront son succès. »

« L’exposition “Robert Doisneau, l’esprit de Résistance” rend hommage à la mémoire du photographe, du “résistant”, mais aussi et surtout de l’homme qu’il était : simple et modeste, plein d’humour, humaniste et engagé. Spectateur ou participant, Robert Doisneau a immortalisé, toujours en accord avec sa personnalité et ses convictions, la Résistance face à l’Occupation et lors de la Libération. L’esprit de Résistance qui jalonne son œuvre et son parcours se perpétue aujourd’hui à travers ses filles, Annette Doisneau et Francine Deroudille, qui animent l’Atelier Robert Doisneau. »


Du 15 octobre 2023 au 28 avril 2024
Site Aimé Césaire
40, quai Victor Hugo. 94500 Champigny-sur-Marne
Tél. : 01 49 83 90 90
Du mardi au vendredi : 14h00-18h00
Le samedi et le dimanche : 14h00-19h00


"Russie : la Révolution Russe vue par Doisneau" par Vladimir Vasak
France, 2017, 25 min
Disponible du 26/10/2017 au 28/10/2020

Du 8 mars au 28 mai 2017
A l'Espace Richaud
78 boulevard de la Reine. 78000 Versailles
Tél. : 01 39 24 88 88
Du mercredi au dimanche, de 12 h à 19 h. Fermeture exceptionnelle le 25 mai 2017


« Robert Doisneau. Le révolté du merveilleux », de Clémentine Deroudille
Arte, 2015, 78 min
Sur Arte les 23 octobre 2016 à 22 h 50, 18 juillet 2018 à 1 h 10

Visuels
Robert Doisneau
Les cygnes gonflables, PalmSprings, 1960

Robert Doisneau
Autoportrait place Jules Ferry 1949

Robert Doisneau
Brigitte Bardot pour le Jardin des modes
La rotonde de l'Opéra de Paris, 1950
Mademoiselle-d'Origny devient vicomtesse

Au Sud de la Californie, Palm Springs, posée dans le désert, fut immortalisée par Robert Doisneau en 1960. Cet îlot de verdure se niche au creux de la vallée de Coachella, avec ses palmiers immenses et ses montagnes en toile de fond. Une oasis, avec ses larges avenues rectilignes et son soleil qui brille toute l’année, qui révéla une facette inconnue du photographe Doisneau.
© Elephant Doc

Articles sur ce blog concernant :
Les citations proviennent d'Arte et du site de Robert Doisneau. Cet article a été publié le 21 octobre 2016, puis les 26 mai, 10 octobre et 26 novembre 2017, 18 juillet 2018, 5 mai 2019.

dimanche 21 avril 2024

« Vivre pour l’art. Les collections Trachel et Rothschild à Nice »

A Nice, le musée des Beaux-Arts Jules Chéret, le Palais Lascaris et le musée Masséna proposent l’exposition « Vivre pour l’art. Les collections Trachel et Rothschild à Nice ». Des « paysages aquarellés à Nice et à travers l’Europe des frères Trachel et de la baronne Charlotte de Rothschild ainsi que l'évocation des réseaux de sociabilité artistiques qui ont contribué à l’émergence de l’art sur la Côte d’Azur au XIXe siècle. »

Le monde d'Albert Kahn. La fin d'une époque
Picasso, Léger, Masson : Daniel-Henry Kahnweiler et ses peintres
« Une élite parisienne. Les familles de la grande bourgeoisie juive (1870-1939) » par Cyril Grange


La Ville de Nice présente « une exposition d’œuvres des familles emblématiques Trachel et Rothschild dans trois de ses établissements culturels emblématiques : le musée des Beaux-arts Jules Chéret, le Palais Lascaris et le musée Masséna. » 

« Du 24 novembre 2023 au 28 avril 2024 au musée des Beaux-arts Jules Chéret et jusqu’au 20 mai au Palais Lascaris et au musée Masséna, Vivre pour l’art. Les collections Trachel et Rothschild à Nice met en lumière une large partie des 1 700 œuvres offertes par les deux familles. » 

« Les donations, réalisées entre 1888 et 1912, comprennent des objets archéologiques, dessins, aquarelles, peintures, sculptures, estampes mais aussi du mobilier, des céramiques et des textiles. » 

« Ce projet est aussi l’occasion de redécouvrir les milliers de paysages aquarellés à Nice et à travers l’Europe des frères Trachel et de la baronne Charlotte de Rothschild ainsi que les réseaux de sociabilité artistiques qui ont contribué à l’émergence de l’art sur la Côte d’Azur au XIXe siècle. » 

Fille de James Mayer et de Betty de Rothschild, Charlotte de Rothschild, appelée aussi Charlotte Nathaniel de Rothschild (1825-1899) était une peintre, graveuse et compositrice juive française. Elle a participé à la vie mondaine sous le Second Empire. Dès 1864, elle a exposé au Salon à Paris et à partir de 1879 à celui de Londres. Elle a fondé la Société d'aquarellistes français. Elle a eu pour professeur de piano Frédéric Chopin, qui lui a dédié sa Valse op. 64 no 2 et celle en la-bémol majeur op. 69 no 12.  

"Charlotte épouse en 1842 son cousin Nathaniel (1812-1870), de la branche anglaise de la même famille. À partir de cette date, le couple s'installe dans un hôtel particulier, au 40 rue Taitbout à Paris, puis, en 1860, dans l'hôtel de la duchesse Decrès, 33, Faubourg Saint-Honoré. À cette époque, il avait déjà acheté, en 1853, ce qui sera le vignoble Château Mouton Rothschild. Aquarelliste prolifique, collectionneuse et mécène, Charlotte joue un rôle artistique de premier plan à la fin du siècle. Comme son frère Alphonse de Rothschild, elle sera à l'origine de plusieurs dons aux musées de province et de la capitale. Elle est aussi connue pour ses très nombreux prêts aux expositions nationales et universelles", a écrit Laura de Fuccia, Chef de projet, Institut national d'histoire de l'art..

Et Laura de Fuccia de préciser : "En tant qu'aquarelliste, elle sera l'élève de Nélie Jacquemart et d'Hercule Trachel (1820-1872) sous l'influence duquel elle oriente son goût pour la peinture de paysage. Venise deviendra un de ses sujets de prédilection, comme en témoignent ses Barques à l'angle d'un canal sur la lagune de Venise (La Tronche, musée Hébert) ou sa Vue de Venise, acquise par le musée du Luxembourg en 1886. Est aussi à rattacher à ses voyages en Italie l'album Souvenir d'un voyage de Nice à Gênes par la corniche. Vingt-trois de mes dessins, eaux fortes de 1869. Charlotte expose régulièrement au Salon à partir de 1864".

"Elle hérite une partie de sa collection de son mari et notamment un ensemble important de tableaux de l'école hollandaise, principalement des paysages. Après la mort de Nathaniel, sa collection s'oriente vers la peinture du règne de Louis XIV, la peinture italienne du XVIIIe siècle et les artistes contemporains. Ainsi, quand elle fait réaliser son portrait par Jean-Léon Gérôme (Paris, musée d'Orsay), elle réaffirme son goût en posant entourée avec sa collection de peintures italiennes récemment acquises, comme la Vierge à l'enfant du Maître de la Nativité de Castello (Paris, musée du Louvre). Parmi ses acquisitions, nous signalons son intérêt pour la peinture de Chardin, dont elle achète vingt œuvres, parmi lesquelles La Récureuse, en 1883. Dans sa collection figuraient aussi dix tableaux de Guardi et l'ensemble des objets du Moyen Âge et de la Renaissance qui ornaient l’abbaye des Vaux-de-Cernay," a rappelé Laura de Fuccia.

"Contrairement à ses frères Edmond ou Alphonse, amateurs de peintures de fêtes galantes, Charlotte apprécie notamment les portraits liés à la cour de Louis XV et Madame de Pompadour qui avaient également attiré l'attention de son père James. Ce dernier avait constitué dans le hall du château de Ferrières une sorte de galerie européenne de portraits (on y voyait par exemple la Marquise Geromina Spinola- Doria par Van Dyck ou le Portrait de Lady Spencer de Reynolds). Parmi ses donations figurent deux cents bijoux et quarante-huit coffres en cuir au musée des Arts décoratifs, sa collection de peinture italienne au musée du Louvre, ses instruments de musique au Conservatoire national supérieur de musique. Dans le lot des manuscrits aujourd'hui conservés au département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France, on trouve aussi des manuscrits de Chopin, avec des partitions dont une valse probablement composée pour Charlotte elle-même ou pour sa fille," a conclu Laura de Fuccia.

En 2002, chez Christie's, l'oeuvre "Une chaumière dans un bois, avec des poules", signée 'C. de Rothschild', de la Baronne Charlotte Nathaniel de Rothschild - plume et encre brune, 241 x 355 mm - a été vendue 1.880 euros. Elle était estimée 1.000-1.500 euros.

Le commissariat de l’exposition est assuré par Johanne Lindskog, Conservatrice du patrimoine, directrice du musée des Beaux-arts Jules Chéret, Jeanne Pillon, Responsable des expositions, de la documentation et des archives au musée des Beaux-arts Jules Chéret, Jean-Paul Potron, Conservateur du patrimoine, responsable de la bibliothèque du chevalier de Cessole, Elsa Puharré, Directrice du Palais Lascaris, Jean-Pierre Barbero, Directeur du musée Masséna, avec le concours précieux de Pauline Prévost-Marcilhacy, Docteur en histoire de l’art, maître de conférences à l’Université de Lille et spécialiste de l’histoire des collections Rothschild. 

Le 27 janvier 2024 à 15h, s'est déroulée la table-ronde « Les collectionneuses Rothschild sur la Côte d’Azur », avec Laure Barthélemy-Labeeuw, responsable des collections de la Villa et Jardins Ephrussi de Rothschild, Pauline Prévost-Marcilhacy, historienne de l’art spécialiste des collections Rothschild et Jeanne Pillon, responsable des expositions au musée des Beaux-Arts. 

"Cette discussion publique a permis d’aborder l’histoire de deux éminentes représentantes de la famille Rothschild, la baronne Charlotte et sa nièce la baronne Béatrice. Toutes deux connues pour les fabuleuses collections qu’elles ont rassemblées, cet échange permettra d’en retracer les contours, entre similitudes et variations, témoignant de leur goût et de leur érudition." 

Le 27 avril 2024 à 18h, aura lieu "le concert de piano par Olivier Sandberg, qui interprétera les ballades, valses, nocturnes et polka composées par Chopin et son élève et amie la baronne Charlotte de Rothschild. Une occasion de découvrir les liens noués par l’artiste, mécène et collectionneuse avec le monde de la musique. 
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles". 

Parcours de l’exposition

Les séquences du parcours au Musée des Beaux-Arts Jules Chéret 

I. L’école du voyage 
« Articulée autour des aquarelles réalisées par Hercule Trachel et Charlotte de Rothschild, cette séquence replace leurs créations dans le contexte du Grand Tour et révèle les liens artistiques et amicaux qui lient les deux artistes et leurs familles respectives. » 
« Voyageant ensemble à travers l’Europe de 1858 à 1871, ils rapportent de leurs périples des œuvres variées : tableaux de maîtres, céramiques, objets archéologiques ; une sélection d’objets collectés par Hercule Trachel est ainsi présentée. » 

II. À la découverte des artistes 
« La présentation des personnages de cette fabuleuse histoire a été répartie entre le musée des Beaux-arts et le Palais Lascaris. Ainsi, c’est au musée des Beaux-arts que sont présentés Charlotte de Rothschild, Hercule et Antoine Trachel. Une attention particulière est portée sur leur formation artistique, leurs carrières et implications respectives dans la vie artistique de Nice et plus largement de France. » 
« Des œuvres emblématiques à la production de chacune de ces personnalités seront ici exposées, mêlant études, carnets de croquis, aquarelles, huiles sur toile, gravures, mobilier sculpté, céramiques et marqueterie. L’accrochage met particulièrement en lumière la proximité technique et thématique qui lie les œuvres de Charlotte de Rothschild à celles de son professeur Hercule Trachel. » 

III. Le milieu artistique niçois 
« Cette séquence revient sur les initiatives privées qui ont permis l’émergence d’un milieu artistique dynamique à Nice et souligne les rôles respectifs des familles Trachel et Rothschild. Une sélection de 8 œuvres données par Alphonse de Rothschild au musée des Beaux-Arts de Nice sera exposée et complétée par 2 œuvres données aux musées de Toulon et de Menton. » 
« Une salle annexe s’intéressera plus particulièrement à la politique de décentralisation artistique menée par Alphonse de Rothschild et son conseiller artistique Paul Leroi : une dizaine d’eaux-fortes données à la Ville de Nice seront présentées. » 

IV. La collection Trachel : donner à voir la création européenne de l’Antiquité au XIXe siècle 
« Il s’agit d’une présentation de la collection de la famille Trachel dont les œuvres sont essentiellement rassemblées par Hercule et Antoine. Une sélection des œuvres les plus importantes sera exposée dans une atmosphère de vaste cabinet de curiosité. Les goûts convergents et la possible origine commune de certains des objets d’Hercule Trachel et de Charlotte de Rothschild seront soulignés. » 

V. Le legs Trachel : un enrichissement des collections décisif 
« Cette dernière séquence évoque les défis qu’a posé l’arrivée des 1600 œuvres léguées par Fanny Trachel au musée des Beaux-Arts. Elle s’intéresse également aux conséquences de cette importante libéralités : le prestige qu’elle suscite d’une part et les nombreuses autres donations qu’elle génère d’autre part, notamment celles d’Alphonse et Edmond de Rothschild. » 
« Au total, 250 œuvres et documents d’archives seront présentés au musée des Beaux-arts. Parmi cet ensemble, soulignons la présence importante d’œuvres de Charlotte de Rothschild, aquarelles et gravures inédites issues du legs Trachel et du don Leroi. »

Les séquences du parcours au Palais Lascaris

I. Les Trachel, peintres de Nice 
« Les frères Trachel se sont attachés à représenter Nice depuis de nombreux points de vue et leurs œuvres offrent aujourd’hui un témoignage inestimable de la géographie de la ville au XIXe siècle. Dominique, dont la vie et l’oeuvre sont mis en lumière dans ce parcours, s’est particulièrement intéressé à certaines corporations niçoises, telles que celles des pêcheurs et des chasseurs. L’ensemble est complété par des œuvres d’Antoine qui traduisent une vision plus politique et satyrique de la société. Celles d’Hercule, quant à elles, révèlent son goût pour les costumes traditionnels du Comté de Nice mais aussi d’Italie. » 
II. L’enseignement artistique au XIXe siècle 
« Cette séquence met en lumière l’apport des Trachel pour que se développe l’enseignement artistique à Nice. L’enseignement donné par Hercule Trachel à Charlotte de Rothschild y est évoqué. Mais ce sont surtout les figures de Françoise (dite Fanny) et sa nièce Fanny Trachel qui sont étudiées. La première, par son legs, impose à la Ville de Nice la création d’une école de dessin publique et gratuite que la seconde dirigera durant quarante ans et dans laquelle elle enseignera. » 
III. La création de décors publics et privés, civils et religieux 
« Les frères Trachel ont réalisé de nombreux décors publics et privés, civils et religieux ; chaque type de décors faisant l’objet d’une séquence dédiée. » 
« Le goût des Trachel pour la décoration sera également exprimée à travers la présentation d’œuvres de leur collection, en particulier des œuvres fonctionnant en paires, qui ornaient leur maison. » 
IV. Le spectacle vivant 
« Concepteurs de décors et de costumes, acteurs, chanteurs et illustrateurs, les frères Trachel étaient très impliqués dans la vie culturelle niçoise. L’éloge funèbre de Charlotte de Rothschild à Hercule Trachel témoigne du talent de l’artiste et de son goût pour le travestissement. L’intérêt de Charlotte de Rothschild pour la musique sera également souligné grâce à la présentation de ses partitions pour piano. »
V. Chefs-d’œuvre du legs Trachel : panneaux et fauteuils en cuir 
« Le parcourt se clôt avec la présentation d’un ensemble de panneaux du XVIe siècle en cuir peint et doré unique en France (issus de la 1ère synagogue de Nice) et trois fauteuils en cuir frappé. Ici encore, un rapprochement avec la collection des Rothschild est établi. Charlotte avait en effet un goût particulier pour les objets en cuir et fut la 1ère donatrice de judaica à un musée national français, le musée de Cluny. » 
« Ainsi, ce sont 160 œuvres et documents d’archives qui sont présentés au Palais Lascaris ». 

Le parcours du musée Masséna

« Le musée Masséna met en valeur les œuvres des Trachel issues de son parcours permanent. Elles s’inscrivent dans l’histoire locale et narrent certains événements majeurs qui se sont produits à Nice. »

Historique des donations

« 1888 : Premier don d’Alphonse de Rothschild au musée municipal de Nice : une eau-forte. 
1892 : Premier don de mademoiselle Fanny Trachel au musée municipal, composé d’œuvres de son frère Hercule. 
Second don d’Alphonse de Rothschild composé de six œuvres : une huile sur toile, un pastel, deux gravures et deux hauts-reliefs en bronze. 
1895 : Troisième don d’Alphonse de Rothschild : une huile sur toile. 
1896 : Quatrième don d’Alphonse de Rothschild : un pastel. 
1897 : Cinquième don d’Alphonse de Rothschild : une huile sur toile. 
Don de Paul Leroi de dix eaux-fortes gravées d’après les aquarelles de Charlotte de Rothschild. 
1898
: Sixième don d’Alphonse de Rothschild : une huile sur toile. 
1899 : Septième don d’Alphonse de Rothschild : une huile sur toile. 
Premier don de Paul Leroi (conseiller artistique des Rothschild) en son nom propre composé de soixante gravures. 
1900 : Huitième don d’Alphonse de Rothschild : une aquarelle. 
1902 : Neuvième don d’Alphonse de Rothschild : une huile sur toile. 
1903 : Dixième don d’Alphonse de Rothschild : une huile sur toile. 
1904 : Onzième don d’Alphonse de Rothschild : une huile sur toile. 
1905 : Douzième don d’Alphonse de Rothschild : deux sculptures. 
1909 : Don d’Edmond de Rothschild, frère d’Alphonse, conformément au souhait de son défunt frère : une huile sur toile. 
1911 : Deuxième don d’Edmond de Rothschild : une huile sur toile. 
1912 : Troisième don d’Edmond de Rothschild : une sculpture en plâtre. 
1923 et 1943 : Dons Trachel de Fanny ou Paul, enfants d’Antoine : une aquarelle et un dessin. » 


Du 24 novembre 2023 au 28 avril 2024 
33, avenue des Baumettes. 06000 Nice 
Tél. : 04 92 15 28 28 
De 11h à 18h 

Jusqu’au 20 mai 2024
Au Palais Lascaris 
15, rue Droite. 06300 Nice 
Tél. : 04 93 62 72 40 
Ouverture de 10h à 18h 
Et 
Au Musée Masséna 
65, rue de France. 06000 Nice 
Tél. : 04 93 91 19 10 
Du 1er novembre au 30 avril : 11h-18h 
Fermeture le 1er mai. 

Visuels :
Charlotte de ROTHSCHILD 
Vue d’un paysage à travers une arche 
Entre 1856 et 1899 
Eau-forte sur papier vergé filigrané fin 
Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, Nice, N.Mba 962.22 
Legs de Mlle Fanny Trachel en 1903 
© Photo François Fernandez 

Charlotte DE ROTHSCHILD 
Rue d’un village ligure 
Entre 1858 et 1871 
Crayon au graphite, aquarelle, gouache et pastel sur papier vélin 
Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, Nice, NG.AG.2023.3 
Legs de Mlle Fanny Trachel en 1903 
© Ville de Nice 

Dominique TRACHEL 
Bateau de pêcheur à l’entrée du port de Nice 
Entre 1850 et 1897 
Huile sur carton 
Musée Masséna, Nice, MAH-290 (N.Mba 1054) 
Achat de la Ville de Nice en 1905 
© Photo François Fernandez 

Amélie BEAURY-SAUREL 
Souvenir de Toros 
Entre 1875 et 1892 
Pastel sur toile 
Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, Nice, N.Mba 396 
Don du baron Alphonse de Rothschild en 1892 
© Photo François Fernandez 

Auguste PRÉVOT-VALÉRI 
Le clos Monsieur 
1893 
Huile sur toile 
Musée des Beaux-arts Jules Chéret, Nice, N.Mba 505 Don du baron Alphonse de Rothschild en 1898 
©Ville de Nice